A cette époque, tout n’était pas rose pour les apprentis. Il est arrivé que certains ouvriers plus âgés me cherchent des embrouilles.
J’étais très jeune, mais je ne me laissais pas faire. Les ouvriers boulangers n’aimaient pas les ouvriers pâtissiers et c’était réciproque …
En fait, je n’en connais pas la raison.
Un jour, je me souviens, je me suis engueulé avec l’un des pâtissiers qui me cherchait des « noises ». De colère, j’ai pris une vanotte qui contenait un pâton de pâte à pain et je lui ai balancé sur la tête (rires). Il en avait partout et était furieux, mais par la suite, il a reconnu ses torts et tout s’est arrangé…
Mon second employeur avait une boulangerie à Bellegarde. Le patron était décédé, les deux fils étaient tuberculeux et la boulangerie était tenue par la mère et la fille.
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Elles employaient un boulanger qui était déjà âgé et que je devais seconder, ainsi qu’un apprenti. Cet apprenti qui s’appelait Jean, racontait tout ce qui se passait à la patronne.
C’était l’époque de la construction du barrage de Génissiat et il y avait beaucoup d’ouvriers qui y travaillaient. Des « filles » qui venaient de Lyon s’étaient installées à proximité des baraques de cahntier. Je les connaissais bien puisque je leur livrais le pain chaque jours.
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Mes copains ont pensé qu’il y avait peut-être là un opportunité et m’ont demandé si je pouvais les y emmener.
A l’occasion de l’un de mes jours de repos, je suis donc parti « à l’aventure » avec trois de mes copains…
Lorsqu’elle nous a vu arriver, celle qui « s’occupait » des filles nous a filé une engueulade en nous traitant de petits merdeux et en criant que si la police nous trouvait là, c’est elle qui irait en prison… elle nous a tout de même payé une bière en nous disant que « c’était tout ce qu’elle pouvait our nous ! » (rires). On a vite déguerpi sans demander notre reste.
On en a longtemps rigolé avec mes copains…
L’apprenti qui avait toujours une oreille qui traînait a parlé de notre « escapade » à la patronne. Quand j’ai appris qu’il avait mouchardé, je lui ai donné une claque.
J’avais 17-18 ans et j’étais un peu « fougueux » !
Il est allé se plaindre à la patronne qui m’a menacé de ma licencier si je recommençait…
Je lui ai alors dit qu’elle n’aurait pas à le faire, car c’est moi qui partais…
J’en avais marre de cette ambiance et j’ai donc démissionné…
J’ai assez vite retrouvé un employeur à Saint-Germain-de-Joux, c’était au début de la guerre. Le patron était prisonnier, et sa femme avait besoin d’un ouvrier boulanger.
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Au bout de quelques mois, il s’est évadé et à recommencé à travailler. Il sn’avaient plus besoin de moi, et m’ont retrouvé un travail à Bourg-en-Bresse, mais je n’y suis pas allé.
En attendant de retrouver un autre employeur, j’ai travaillé à la tournerie avec mon père mais cela ne me plaisait pas…