Un héros dans la famille dont la notoriété a dépassé les frontières. Vu dans un article du 6 novembre 1840 du « Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute-Garonne »:
On nous écrit de Dortan pour nous signaler un évènement qui est aussi un drame intéressant , mais qui aurait pu avoir des suites graves sans le courage d’un jeune homme dont nous devons livrer le nom à la reconnaissance publique .
Samedi dernier , à quelques pas de Dortan , par une pluie froide , deux jeunes mariés revenaient de la montagne chargés de quelques bûchettes. Ils avaient pour rentrer chez eux à l’autre ne sussent diriger le bateau , tout deux y déposèrent leur charge et se munirent , le mari d’un aviron , la femme d’une planche qui devait lui servir de rame. Mais à peine eurent-ils quitté le rivage , que , dans leur frayeur ou par la force des vagues, ils perdirent et l’aviron est jetée sur une pierre où le courant la presse et l’incline assez, sans la faire chavirer , pour la remplir d’eau. La barque pleine personnes. Inutile d’appeler du secours , personne ne peut rien entendre. Le mari alors , pour décharger la barque, se précipite à
l’eau quoique ne sachant pas nager, et roulé par la vague contre un buisson , en saisit les branches et se sauve. Mais sa femme va périr! .. Vainement il court sur le bord pour l’atteindre l’entraîne au loin devant lui.
De la barque et du bord partent des cris : Au secours ! ils ne sont point entendus. Enfin la femme toujours dépassant la surface de l’eau de la partie supérieure du corps seulement , arrive , ou ne sait comment , à un kilomètre en face d’Uffel.
Là , un jeune homme , Francois-Aimé Jeantelet , entend des cris , voit le danger pressant , se jette à l’eau et au péril de sa vie, s’avance vers la malheureuse dont le bateau est presque entièrement sous l’eau , quoiqu’il soit presqu’imposible de l’atteindre.
La barque est toujours entraînée par un rapide courant où il ne peut s’engager sans causer sa perte et celle de la femme qu’il veut sauver. Cependant il la poursuit tantôt sur l’eau, tantôt sur le rivage, et finit par l’atteindre et la sauver avec autant de bonheur que de courage, près des moulins de Chaussiat, dont le passage difficile l’eût infailliblement fait périr.
Tel est le trait de dévouement que nous livrons au public pour qu’il accorde à son auteur la reconnaissance qu’il mérite. »